Bob est un sculpteur travaillant l’acier depuis les années 70. Le Vide est sa principale matière sculpturale. Bob Van der Auwera aime la ligne quand elle traverse, droite, le blanc du papier. En tant que sculpteur, le blanc devient le vide. Il est ce trou que Henri Moore découvre un jour en traversant la masse d’un de ses volumes. Ce fût dans les années 1930, pour l’artiste anglais, une révélation. Ainsi donc, toute sculpture vit autant des relations entre ses parties pleines qu’entre celles-ci et le vide qui, soit les entoure, soit les sépare. Mais Moore restera fidèle aux formes naturelles. Entre-temps, une autre forme d’art allait imposer cette relation avec le vide et la lumière : l’architecture moderne. Il y a des deux dans l’œuvre de Van der Auwera. En établissant entre les lignes - tiges en méplat - et les plans, des relations dynamiques, c’est avant tout le vide entre qui s’anime. L’oblique y joue un rôle : comme dans les compositions picturales, elle induit un mouvement autant qu’une perspective. Donc une profondeur, illusoire parfois, bien réelle à d’autres moments. Ainsi naît à l’intérieur d’un cube - le plus souvent - une agitation maîtrisée, une musique qui entraîne l’œil au dedans de la pièce qui garde, généralement, la taille d’un objet...de curiosité. Extrait de Guy Gilsoul « Bob Van der Auwera – Sculpter le vide »