En conséquence J’ai toujours été fasciné par la forme, par ce qu’elle implique et nous dit, une tension entre le côté formel et le sensible, un rapport au monde qui est le nôtre à la fois physique et émotionnel. Une part émotionnelle où s’invitent nos passions, croyances, choix relationnels… parfois en tension avec le vivre ensemble : ses règles, droits, devoirs et tolérance mais qui ensemble forment notre humanité. Par son rapport direct avec le regardeur, la sculpture parle de cela et il est difficile de parler d’abstraction même pour une forme épurée, c’est bien de tension qu’il s’agit. Bien évidemment dès le premier coup d’œil et de façon presque intuitive nous allons percevoir une silhouette, un visage… Mais la réalité physique de la sculpture nous touchera de la même façon sous une forme non figurative, la sculpture nous parle d’altérité. Mais le monde change une autre réalité se met en place en parallèle, une autre sphère émotionnelle (virtuelle ?) véhiculée par l’univers numérique qui transforme la subtile tension entre émotion et raison en rapport de force et rend notre univers émotionnel ambigu et égocentré. En ce sens le rapport au monde du sculpteur rejoint le désarroi d’une société qui s’interroge. Lionel Laussedat