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Coadou Jean-François

LES SCULPTURES SILENCIEUSES Commencée en 2000, la série des sculptures silencieuses, dont quelques pièces sont présentées ici, se veut l'aboutissement provisoire d'une recherche sur le thème de la fOlie. Elle s'inscrit dans la suite logique d'un travail sur le chaos, sur l'architecture autoritaire, et plus précisément sur le garde-fou. Contrairement aux garde-fous, métonymies qui, par leur fonction réelle et clairement affichée d'obstacle, par leur partition de l'espace en territoire interdit et territoire autorisé, provoquaient le contournement, l'enjambement ou l'obéissance de la part d'un spectateur désiré actif, les sculptures silencieuses n'attendent nulle réponse ni ne provoquent aucune participation du public. Horizontales et définitives, aussi lourdes que serait légère la prière, aussi muettes que bavarde la plainte, elles requièrent de la part d'un spectateur exclu, l'attitude du simple constat. Construites autour du trOu fondamental qu'elles étayent, elles s'efforcent au silence, et en cela sont, malgré leur apparence défunte, métaphoriquement actives. Leur nombre croissant ne se justifie que par la recherche d'une efficacité de contention sans cesse accrue car le trOu (ou le "creusant" plutôt que le creux) qui les précéda, qui déclencha leur production et sans lequel elles n'existeraient pas, est en constante et dangereuse expansion. Précipités de poésie solidifiée, expression métaphorique de l'autisme (exclues et excluantes), en danger d'implosion, elles s'emploient avec une obstination folle, à contenir ce trOu (ce "creusant"), en lui donnant du bord, et encore du bord

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